•     goramy logoesprit-copie-1N° 120 - Le carnaval des Grosses Têtes

        Catégorie : AnatomieMicrophone


     

    Au Menu...Toi t'es tout seul dans l'album de famille de face, de profil ,ou de dos...

     

    Toi t'es de ces gars qui se font mal aux chevilles et se croient sortis de la cuisse, de la cuisse du mikado. Ave ton bonnet, ton joli bonnet, déjà tu crânais près de ton berceau tenant ton p'tit saut les jambes en cerceau. Avec ton béret, ton béret d'marin, déjà tu snobais tes petits copains, t'étais l'amiral de la communal. Avec ta casquette, ta première casquette, t'as tourné la tête, t'as viré fillette, ce côté très fier de jouer les prospères. Avec un beau casque, un joli fusil, un jour t'es parti, tu n'as rien compris, ta mère en pleurait, toi tu paradais.

     

    Des décorations, félicitions, retour à la maison !

     

    Avec ton chapeau, ton chapeau vert-pomme, t'as voulu bientôt devenir un grand homme, comme t'avais pas le rond, t'as cherché le pognon. Avec ton haut de forme, t'as vite épousé la fortune aidant d'une ancienne beauté qui louchait très fort, t'as fait un effort. Avec ton melon, ton melon ventru, dans tous les salons, t' as été reçu, t'es monté si haut qu'on voit ta photo avec un bicorne, un joli bicorne, car tu les a mis à l’académie grâce à tes amis sans avoir écrit. Maintenant c'est fini, te voilà aujourd'hui à six pieds sous terre tu fais moins le crâneur avec sur la tête, sur ta bonne grosse tête un joli pot de fleurs.

     

    Les Frères Jacques, Jean-Michel Defaye - "La Grosse Tête"- 1961.

     

     

    Au Menu... Les Göramy Les Göramy
    A Propos... Bonas Social Klub Les Göramy
    A Propos...Les Göramy

  •    
       N° 221 -  goramy logoesprit-copie-1حياة اخرى

      Catégorie : SociétéMicrophone


     

    Au Menu...


  •     goramy logoesprit-copie-1N° 719 - Crème Glacée

        Catégorie : DessertsMicrophone


    Présentation...À M. Louis de Ronchaud...
     

    I
    Regardez-les passer, ces couples éphémères !

    Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment, tous, avant de mêler à jamais leurs poussières, font le même serment : Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent avec étonnement entendent prononcer, et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent et qui vont se glacer. Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse qu'un élan d'espérance arrache à votre cœur, vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse d'un instant de bonheur ? Amants, autour de vous une voix inflexible crie à tout ce qui naît : « Aime et meurs ici-bas ! » la mort est implacable et le ciel insensible ; vous n'échapperez pas. Eh bien ! Puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure, forts de ce même amour dont vous vous enivrez et perdus dans le sein de l'immense nature, aimez donc, et mourez !

    Les Göramy

    II

    Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile, quand un charme invincible emporte le désir, sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile a frémi de plaisir. Notre serment sacré part d'une âme immortelle, c'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ; nous entendons sa voix et le bruit de son aile jusque dans nos transports. Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie, pâlir au firmament les astres radieux, ce mot qui joint les cœurs et devient, dès la vie, leur lien pour les cieux. Dans le ravissement d'une éternelle étreinte ils passent entraînés, ces couples amoureux, et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte un regard autour d'eux. Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ; leur espoir est leur joie et leur appui divin ; ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe, leur pied heurte en chemin. Toi-même, quand tes bois abritent leur délire, quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers, nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire s'ils mouraient tout entiers ? Sous le voile léger de la beauté mortelle, trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclot, le temps de l'entrevoir, de s'écrier : « C'est Elle ! » et la perdre aussitôt, et la perdre à jamais !

    Les Göramy

    Cette seule pensée change en spectre à nos yeux l'image de l'amour. Quoi ! Ces vœux infinis, cette ardeur insensée pour un être d'un jour ! Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles, grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir, que tant d'adieux navrants et tant de funérailles ne puissent t'émouvoir qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre tu dises : « Garde-les, leurs cris sont superflus. Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ; tu ne les rendras plus ! » Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ; Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein. Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre, va s'aimer dans ton sein.
    Éternité de l'homme, illusion ! chimère ! Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain ! Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère, il lui faut un demain !  Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle qui brûle une minute en vos cœurs étonnés, vous oubliez soudain la fange maternelle et vos destins bornés. Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires seuls au pouvoir fatal qui détruit en créant ? Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
     
    Les GöramyEn face du néant. Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles : « J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. » La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles Luiront sur vos tombeaux.  Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse a réservé pour vous sa flamme et ses rayons ; la fleur que vous brisez soupire avec ivresse : « Nous aussi nous aimons ! » Heureux, vous aspirez la grande âme invisible qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ; la nature sourit, mais elle est insensible : Que lui font vos bonheurs ? Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle, c'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encore.

    Les Göramy

    III

     Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle, et vous laisse la mort. Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ; le reste est confondu dans un suprême oubli. Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître : Son vœu s'est accompli. Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines, sur des flots de bonheur vous tenant suspendus, aux pieds de la beauté lorsque des mains divines vous jettent éperdus ; quand, pressant sur ce cœur qui va bientôt s'éteindre un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas, il vous semble, mortels, que vous allez étreindre l'infini dans vos bras ; ces délires sacrés, ces désirs sans mesure déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims, ces transports, c'est déjà l'humanité future qui s'agite en vos seins. Elle se dissoudra, cette argile légère qu'ont émue un instant la joie et la douleur ; les vents vont disperser cette noble poussière qui fut jadis un cœur. Mais d'autres cœurs naîtront qui renoueront la trame de vos espoirs brisés, de vos amours éteints, perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme, dans les âges lointains. Tous les êtres, formant une chaîne éternelle, se passent, en courant, le flambeau de l'amour. Chacun rapidement prend la torche immortelle et la rend à son tour. Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante, vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea, de la tenir toujours : à votre main mourante elle échappe déjà. Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ; il aura sillonné votre vie un moment ; en tombant vous pourrez emporter dans l'abîme votre éblouissement. Et quand il régnerait au fond du ciel paisible un être sans pitié qui contemplât souffrir, si son oeil éternel considère, impassible, le naître et le mourir,  sur le bord de la tombe, et sous ce regard même, qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu ! Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime, et pardonnez à Dieu !

     

    "L’Amour et la Mort " - Louise Ackermann - 1871

    Contact...

    Infos


  •     goramy logoesprit-copie-1N° 716 - Seconde Jeunesse

        Catégorie : PotionsMicrophone


    Seconde Jeunesse

    Allons enfants de la patrie...

    Le jour de gloire est arrivé. Contre nous de la tyrannie, l''étendard sanglant est levé, l''étendard sanglant est levé. Entendez vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats ? Ils viennent jusque dans vos bras, égorger vos fils, vos compagnes... Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Que veut cette horde d'esclaves, de traîtres, de rois conjurés ? Pour qui ces ignobles entraves, ces fers dès longtemps préparés ? Ces fers dès longtemps préparés ? Français ! pour nous, ah! quel outrage ! Quels transports il doit exciter ! C'est nous qu'on ose méditer, de rendre à l'antique esclavage ! Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Quoi ? Des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers ? Quoi ? Ces phalanges mercenaires terrasseraient nos fiers guerriers ? Ces phalanges mercenaires terrasseraient nos fiers guerriers ?  Grand Dieu ! Par des mains enchaînées nos fronts sous le joug se ploieraient, de vils despotes deviendraient Les maîtres de nos destinées ? Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Tremblez, tyrans ! Et vous, perfides, l’opprobre de tous les partis, tremblez !Vos projets parricides  vont enfin recevoir leur prix. Vos projets parricides  vont enfin recevoir leur prix. Tout est soldat pour vous combattre, s'ils tombent, nos jeunes héros, la terre en produit de nouveaux contre vous tous prêts à se battre. Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Français ! En guerriers magnanimes portez ou retenez vos coups. Épargnez ces tristes victimes à regret s'armant contre nous. Épargnez ces tristes victimes à regret s'armant contre nous. Mais le despote sanguinaire, mais les complices de Bouillé, tous ces tigres qui sans pitié déchirent le sein de leur mère. Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Amour sacré de la Patrie, conduis, soutiens nos bras vengeurs. Liberté, liberté chérie ! Combats avec tes défenseurs. Liberté, liberté chérie ! Combats avec tes défenseurs. Sous nos drapeaux, que la victoire accoure à tes mâles accents, que tes ennemis expirant voient ton triomphe et notre gloire ! Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons ! Nous entrerons dans la carrière, quand nos aînés n'y seront plus. Nous y trouverons leur poussière et les traces de leurs vertus. Nous y trouverons leur poussière et les traces de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre ! Aux armes citoyens ! Formez vos bataillons ! Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons...

     
    Claude Joseph Rouget de Lisle (1760-1836)
     

    Seconde Jeunesse

    Les Göramy

    Les Göramy

    Les Göramy Infos
     

  •     goramy logoesprit-copie-1N° 416 - Révolution

        Catégorie : ManifestationsMicrophone




     

     

    Les Göramy

     

     

    Les Göramy


     

     

    Les Göramy


     

     

    Les Göramy


     

     

    Infos

       

    Hep, Monsieur le Président...

     

    Je vous écris cette embrouille
    Que vous lirez sans doute
    Si vous avez des couilles,
    Mais comme vous en n' avez pas
    Je ne me mouille pas vraiment,
    Eh, oui, c’est facile
    De reprendre Boris Vian.


    Depuis quelques semaines,
    Vous et votre gouvernement,
    Voulez passer des lois
    Qu’on ne veut pas vraiment,
    Nous ne sommes pas des fainéants,
    Nous ne sommes pas que de la chair,
    A serrer des boulons
    Sur un tapis en chaîne.

    Et si vos nouvelles idées

    Viennent du capitalisme,
    Que la fatalité :
    C'est la bourse, c'est le fric,

    Alors, au dernières élections,
    J’aurais dû voté le nain peut-être ?
    Je n’aurais pas dû voter,
    J'aurais voté sûrement blanc.


    Depuis que je dois travailler,
    Je gagne un p’tit salaire,
    J’ai un statut d’ouvrier,
    je ne vous cache pas ma misère,
    Je ne vous cache pas que je galère

    A payer vos impôts, vos taxes, vos p' tites affaires
    Et vos idées de démagos.


    A côté de mon patron
    Qui brasse des millions,
    Des actionnaires plus cons
    Qui cachent tout leur cash
    Dans la grande évasion
    A Panama ou en Suisse
    Ou dans d’autres paradis,
    Moi je suis un ange en slip
    Au milieu de la manif.


    Si vous voulez baisser le chômage,
    Remplacez les machines
    Par des hommes compétents,
    Pas par du mercantile,
    Redistribuez les richesses à ceux qui en ont besoin,
    Et pas à vos nouveaux copains
    Du Cac 40 malsains.

    Eh, monsieur le président
    Il fallait que je vous dise,
    Qu’aux prochaines élections
    Si vous venez m' lécher le cul
    Pour que je vous ré-élise,

    Il ne faudra pas compter sur moi
    Pour refaire une bêtise
    Je m’intéresserais sûrement
    A un autre parti.

    Et je rassure ma maman,
    Ça ne sera pas la Marine,
    Le petit nain nerveux,
    L'écolo ou la faucille
    Ou toutes ces mains crapuleuses qui sortent de leur coquille
    Avant chaque élection
    Pour un prêche d'église.

    Je me fourvoierais sûrement
    Pour un autre parti,
    Plus ou moins utopiste,

    Qui connaît mieux les gens,
    Qui connaît mieux la terre,
    Qui connaît l’océan,
    Qui connaît la misère,
    Que vous dénigrerez sûrement...

    Comme révolutionnaire.

     

    S'b. vs B.Vian (2016)