Bagagerie

    N° 711 - Bagagerie

    Catégorie : Valises

Écroulées sous un soleil hardant, les valises se bouclent et se regroupent au milieu du quai du salon...

Révolutions du mois agricole en débardeur coton, le long des routes sinueuses, les moissonneuses en battages font le fouet du grain, tissant  les champs en  moissons de rainures et récoltent à souhait des sacs en jute serrés. L'école sonne sa dernière cloche aux bambins en récré. A la maison, on ferme les volets pour garder au frais les dernières consignes qui restent. Dehors, La caravane est alors prête à rencontrer ses cousines dans les défilés des campagnes. 

Au milieu des bouchons de bisons en furie de fuite, échappant au monde barbare mercantile, les pionniers libres des premières plages s’en vont vers un continent idéal rempli de vacances et de soleil. Nouvel exode des saucisses grillées et des gros melons qui partent chaque année explorer la planète d’endroits paisibles pour vaquer à gai et être tranquille.

Départ vers les mers ou vers les terre, en boat-people et en caravanes, les touristes en papiers gras ruinant les dunes croisent les sans papiers sans thunes. Certains se crament au soleil quand les autres se noient serrés et dans les rouleaux qui baignent, entre détritus, baigneurs et blondins, accostent des pirogues d’évasions, touristes d’embarcations dans une triste vision azure d’un radeau médusé en triste sort. Immigrés sans destin perturbant les vacances des baleines auto-bronzantes, séchantes d’huiles de graisses grasses, les bombes bombonnes aux gros seins, apeurées par ces ôtes maigritures s’en vont scander la privatisation de leur plage en damier de serviettes.

Dans les sillages des paysages en rayons champêtres, derrière le roi soleil en maillot jaune qui chute de bicyclettes en boucles et des caravanes klaxonnantes sans cesse, la voiture balai qui suit son tour est quand à elle à se demander quand est ce qu’elle arrive, c’est quand qu’elle va, doute...

S'b.(2011)